Hommage à Jacques Glade
Le même jour, Jacques Glade défile à Sanary avec la 1ère compagnie du 13ème Régiment de tirailleurs Sénégalais, accompagnée par sa fanfare. Il note dans son carnet de route “29 août (1944), nettoyage du fort de Sanary, les boches se rendent. Notre régiment fait 2000 prisonniers”. Puis le lendemain, “30 août (1944) - repos au bivouac” et le surlendemain, “31 août (1944), bal sur la place de Sanary où je fais connaissance de Marie Ceccaldi”, qu’il épousera après la guerre.
Jacques Glade était le père du docteur
D.Glade qui ne veut pas que l’on oublie ce que ces hommes, à 18 ans, ont fait pour libérer la France. En 1941, seul en pension à Paris où il passait le bac, alors que son père était en Indochine et sa mère au Maroc, il a voulu s’engager, mais les zouaves n’ont pas voulu de lui. Il a traversé la France, puis la Méditerranée, pour s’engager en Algérie à 18 ans en 1942. Après la libération de l’A.F.N., il a pu rendre visite au Maroc à sa mère et à ses deux s½urs, Monique et Simone, qui habitaient Casablanca. Puis ce fut le débarquement à Cavalaire, en août 1944. Il participa à la libération de Toulon, puis à celle de Sanary, où il rencontra sur la plage
Marie Ceccaldi. Le 31 août, ce fut le bal de la libération sur la place de la Mairie. On peut voir sur une photo de cette époque,
André Rivière, son meilleur ami, compagnon de guerre et sergent, avec Mady, la grande amie de ma mère. En 1944,
Marie Ceccaldi avait 19 ans; elle habitait avec ses parents villa “Les Aubépines”, rue Desmazures à Sanary depuis 1939. Sur une autre photo, on peut la voir en 1940 sur le port de Sanary, devant l’hôtel de la Tour, avec des amis, et, en culottes courtes, le futur général
André Chiarasini, alors âgé de 14 ans.
Mme M. Glade nous a apporté les précisions suivantes: Le
31 août 1944, j’étais avec Mady, fille du receveur des postes, devant l’hôtel de la Tour lorsque j’ai été abordée par un militaire français qui m’a demandé: “Serez-vous au bal de ce soir?”. Il nous avait repérées dans la journée au pied du grand mur alors que nous allions nous baigner. Ce soir-là , ce fut la fête sur le port. On a dansé, mes parents étaient présents.
Jacques Glade, qui deviendra mon mari, avait à Sanary un ami de sa famille, le
colonel Langlois, qui avait caché un Italien. Ses parents s’étaient séparés et sa mère s’était remariée avec un militaire. En 1940, il était à Toulon, puis il est parti en Algérie et à Dakar où il s’est engagé car il était resté seul.
Le carnet de route de
Jacques Glade porte ensuite
”Le 1er septembre, le temps est affreux. Les parents de Marie nous acueillent chez eux et nous invitent à passer la nuit villa “Les Aubépines”. Les jours qui suivirent virent alterner les moments de détente et d’opérations militaires. Mais le 5 septembre, c’est le départ de Sanary. Je fais mes adieux à Marie qui est profondément touchée. Par Ollioules, nous ganons Aix-en-Provence, Manosque et Sisteron, parcourant ainsi 28km avec notre Dodge. Le 6 septembre, nous bivouaquons à 23h à Grenoble. Le 1er octobre, nous nous battons dans le Doubs, puis sans discontinuer jusqu’en Allemagne.” Passé au 23ème régiment d’infanterie coloniale le
1er novembre 1944, il participa à l’épopée Rhin et Danube jusqu’au
8 mai 1945. Il fut cité à l’ordre du régiment le
11 mai 1945 et reçut la croix de guerre 1939-1945 avec étoile bronze.