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Nous avons fait un beau voyage

Greco à Galli

Dans le beau navire du théâtre Galli ce soir de février, “La“ Greco accompagnée du pianiste Gérard Jouanest, compositeur de ses plus beaux succès et éternel complice, et du talentueux Jean-Louis Matigné à l'accordéon, fit se lever les premières brises d’un vent d’amourdonc de révolution, de révolution, donc d’amour pour le plus grand bonheur des centaines de passagers qui s’étaient embarqués ce soir-là avec elle.
C’est ponctuelle comme une reine que la silhouette magique d’un des trésors de notre humanité s’avance modestement, presque timide, sous le premier tonnerre d’applaudissements de ce délicieux orage.

Dès les premières mesures de “Je n’ai pas vingt ans”, c’est dans le silence de la ferveur de son public que s’élève cette voix unique.
Les amarres étaient lâchées, nous étions tous en partance vers ces contrées de poésie où seuls les plus grands auteurs peuvent nous faire accoster, les plus grands musiciens nous faire naviguer, les plus grands interprètes nous mener.
Magnifiquement servie par un accompagnement de haut vol, Juliette, magistrale silhouette tantôt hiératique, tantôt modeste fait voler ses mains comme les mouettes de ce paysage, fait tanguer son corps comme les voiles de ce navire.

À quoi sert une chanson ?” qui suivit, fut une question qu’on ne se posait plus alors : aussi bien servie, une chanson, c’est du bonheur pur.

De “Jolie môme”, à “La folle complainte”, au sourire “d’Un petit poisson…”, du drame des “Amants d’un jour”, au burlesque de “Bruxelles”, il n’y eut pas de moment culminant : ils l’étaient tous.
De Brel à Ferré, de Trénet à Le Forestier, de Gainsbourg à Aragon, il n’y eut pas de préféré : ils l’étaient tous.

Car cela est à souligner : la jolie môme ne se donne pas à moitié, elle n’économise pas la haute tâche de transmettre. Ce vendredi soir, les Sanaryens auraient pu être à Paris, New York ou Tokyo, ils étaient servis avec la même intensité.

Alors, “Avec le temps”, sous la magie de “L’accordéon”, nous avons dansé “La javanaise” ; tous “Nés quelque part”, nous avons rendu devoir de mémoire à la torture, la mort, le sang, les larmes, à bord “d’Un train de nuit” ; nous avons respiré “La rose et le réséda”. Malgré ses scrupules avoués, nous l’avons tous “déshabillée” ; “Un jour d’été”, avec “Mathilde”, nous avons suivi “Les vieux amants” dans leurs déboires ; avec elle, à la mort, nous avons dit “J’arrive”.

À la fin du voyage, au premier rappel, “Les feuilles mortes”, au deuxième, “Ne me quitte pas”, au troisième, et pour finir, révolutionnaire comme elle,
LA chanson patrimoine : “Le temps des cerises”.
Le public, debout, ne se lassait pas de rappeler cette très grande dame pour encore davantage de partage, d’émotions, de plaisir, de bonheur partagé.

Ce prestigieux récital fut une magistrale leçon de don de soi, de respect des ½uvres, d’amour du public ; bref, une magistrale leçon d’humanité.

Il a fait beau, il a plu, il a souri, il a pleuré. Nous avons fait un beau voyage : madame Juliette Greco au théâtre Galli de Sanary, ce vendredi 23 février 2007.
Alain André Giraud

Sites recommandés :
- Le site sur Juliette Greco
- Biographie Wikipedia
- Biographie de RFI Musique
- Les paroles de 18 de ses chansons

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