Sanary.com english deutsch italiano russian
Recherche personnalisée
annonceur
abonnez-vous à notre lettre d'information

annonceur



visitez aussi

83bandol.com

83ollioules.com

six-fours.com

article

Promenade botanique pointe de la Cride

La végétation de cette pointe est typique de la végétation littorale méditerranéenne qui doit affronter un milieu naturel très rude: un climat pauvre en pluie, de mai à septembre, très ensoleillé toute l’année, un hiver avec des variations de température importantes au cours des 24 heures, des affleurements rocheux, une terre parcimonieuse. A tout cela se rajoutent les embruns et la force du vent, mistral en particulier.

Les différentes plantes doivent faire front et s’adapter. Elles vont se caractériser par leur petite taille, certaines seront pratiquement naines alors que dans un autre milieu elles se développeraient normalement, d’autres transforment presque leur feuillage en épines tant le développement de celui-ci est réduit et leur floraison passe souvent inaperçue car elle est minuscule. Les touffes des plantes vivaces se développent au sol sous forme de “coussins“ très denses pour éviter l’évaporation et rasants pour résister au vent. C’est le cas de la criste marine, de l’armoise, du cinéraire, de la passerine, de la crucianella et de bien d’autres.

Les arbres eux-même se plient à ces conditions extrêmes, se rabougrissent, se tordent, rampent et en plusieurs décennies n’arrivent pas à s’élever au-delà d’une cinquantaine de centimètres. Leur tronc et leurs branches, au ras du sol, prennent des formes extravagantes ont les dit alors “anémomorphosés“. C’est le cas des pins, des lentisques et des genévriers de Phénicie qui sont pratiquement les seuls arbres de la pointe de la Cride.

Ces dernières années, 2003 avec la canicule suivie d’un automne et d’un hiver aux précipitations réduites, 2004 moins chaud mais pratiquement sans pluie, ont provoqué de nombreux dépérissements parmi ces végétaux. Nous vous proposons l’étude de quelques plantes vivaces et halophilessupportant le sel et parfois le recherchant

Le genévrier de Phénicie (Juniperus phenicea), famille des Conifères.
Les Provençaux l’appellent morven [mourven], sourbin ou cade dormihous, ou cade “endourmi“ à cause de ses feuilles minuscules en forme d’écailles qui ne piquent pas. Arbrisseau toujours vert, il faut le distinguer du cyprès car il ne porte pas de cônes, mais des baies globuleuses, vertes la première année et d’un brun rougeâtre, à maturité, la seconde année. Les baies très toxiques ne doivent pas être confondues avec celles du genévrier commun, noires et comestibles. Il supporte les embruns et se trouve surtout sur le versant est de la Cride.

La criste marine (Crithmum maritimum), famille des Ombellifères.
Nom provençal “traouco-pèiro“, “fenoui de mar“, “bacilo“ ou “sausseiroun“.
Cette plante maritime, crassulescente qui ressemble à une plante grasse aime les embruns salés et pousse dans les rochers, d’où son surnom “perce- pierre“. Ses feuilles charnues et raides évoquent des bois de cerf; ses fleurs jaunes et réunies en ombelles aux rayons rigides ainsi que son odeur, lui valent son second surnom “fenouil marin“. Usage: les feuilles se consomment en hors d’½uvre, se conservent au vinaigre comme les cornichons; en infusion ou en décoction, elles ont des propriétés diurétiques.

La passerine hérissée (Thymelaea hirsuta) plante protégée, famille des Thyméléaceés.
Sous- arbrisseau assez dense, souvent aplati contre le sol; adapté au bord de mer. Les feuilles persistantes, minuscules sont glabres et brillantes dessus, à feutrage dense dessous. Elles font penser à des écailles se recouvrant en partie comme des tuiles. Les fleurs jaunes, de 2 à 4mm sont réunies par deux à l’extrémité des rameaux et fleurissent d’octobre à mai. Beaucoup de plants de la Cride sont morts au cours de la sècheresse.

La crucianelle (Crucianella maritima), vient du latin “petite croix“, famille des Rubiacées, comme la garance et le gaillet.
Plante ligneuse à la base, remarquable par ses feuilles coriaces, blanchâtres, glauques, très fines, pouvant passer pour des épines, réunies par 4, très rapprochées les unes des autres sur les jeunes pousses.
Les épis floraux, jaunâtres, à courtes tiges sont disposés le long d’une hampe dressée au-dessus du coussinet formant la touffe. La tige souterraine est épaisse, ligneuse, tortueuse et contient, comme presque toutes les rubiacées, une substance chimique donnant un colorant rouge.

L'armoise maritime (Artemisia maritima), dédiée à Artémis, déesse vénérée sur la côte égéenne de la Turquie et à Marseille au VIe siècle av. J.-C.. Famille des Composées, nom provençal “incen de mar“ ou “encens de mar“. Très odorante, elle croit dans les sables et les rochers. Les feuilles sont vert bleuâtre à blanchâtres, tomenteusescouvertes de poils et divisées en lanières étroites. Les tiges ligneuses couvrent le sol. L’ensemble des fleurs, blanc verdâtre, forme un épi sur une tige dressée et flexueuseentremêlé de feuilles. Elle fut jadis employée pour ses propriétés apéritives, stomachiques et stimulantes.

Quelques-unes de ces plantes sont protégées: le limonium et la passerine, d’autres sont très fragiles. C’est pourquoi nous vous invitons à être respectueux de cet environnement lors de vos promenades; marchez sur les sentiers, évitez de poser vos pieds sur les “coussins“ végétaux qui ont mis des décennies à conquérir quelques centimètres carrés de sol, ne cueillez pas les plantes, humez-les, photographiez-les, dessinez-les et surtout admirez-les sans compter.

Sources
Allain Y.M., Farvacques J. - Herbier des cinq sens, Ed. Aubanel.
Bonnier G. - Grande flore en couleurs, Ed. Belin
Burnie D. - Les fleurs de Méditerranée, Ed.Bordas.
Conseil général du Var - Le littoral varois. Carnets de l’environnement.
Coste H. - Flore de la France, Ed.. Blanchard.
Dutuit M., Kotchetoff B. - Plantes ornementales, médicinales, vénéneuses, Ed. le carnet 06.
Guillotineur G., Huon A. - Connaître et reconnaître la flore et la végétation méditerranéenne, Ed. Ouest-France.
Harant H., Jarry D. - Guide du naturaliste dans le midi de la France, (Ed. Delachaux Niestlé)
Porte L. - Fours à cade, fours à poix dans la Provence littorale, Ed.alpes de lumière.
Quertier P., Aboucaya A., Beltra S., Childéric M. - Guide du naturaliste dans le Var, (Ed. libres)

Annonce

Mentions légales - Atelier Sud Web © 2024 - Contactez-nous