Un sanaryen aux semelles de vent III
Lors de son premier trek népalais Jérôme s’arrêta dans la ville de Bagdapur, riche en temples. Sa curiosité le fit entrer dans l’échoppe de l’opticien local, Boyadju avec qui il sympathisa. Il remarqua rapidement ses compétences et nota aussi les conditions de travail difficiles et le peu de moyens dont le pauvre opticien népalais disposait; il n’avait comme principal outil qu’un grossier tournevis qu’il taillait au fur et à mesure à la meule comme un crayon. Jérôme explique que là -bas au Népal le métier d’opticien ne rapporte rien, fait vivre une famille mais c’est tout, un épicier gagne deux fois plus…
Il se rendra compte que les Népalais n’ont ni les mêmes besoins ni les mêmes moyens que nous. C’est un pays pauvre et ceux qui ont une mauvaise vue ne peuvent se permettre de s’acheter de lunettes. Ils restent donc dans le flou et ça ne les dérange pas plus que cela. Lors de ses études à New-Delhi, Boyadju apprit à fabriquer des lunettes de A à Z avec les moyens à sa disposition, sans beaucoup d’autre outil que son ingéniosité.
À son départ Jérôme a promis de revenir lui apporter du matériel, et il tint parole. Lors de son séjour suivant, en 2006, il lui apporta de France une gamme de petits outils modernes pour lui faciliter le travail; tournevis de précision, pinces etc. C’est à ce moment-là qu’il fit connaissance d’
Arjun le fils de Boyadju fraichement diplômé de
Katmandou où s’était ouvert une école.
à suivre