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A. Huxley à Sanary 2.1

Une découverte et une perte, toutes deux inattendues

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En décembre 2004, je venais de choisir le sujet de mon mémoire d'université - Les Huxley à Sanary (1930-1937) - quand Henri Ribot, directeur de la revue “Regards sur un Terroir“ de l'Ouest Var m’informait que l’une de nos relations communes connaissait très bien une dame de 84 ans du nom de Fosca Gori qui avait passé son adolescence à la “Villa Huxley“ pendant le séjour de l’auteur.

2.1. De beaux souvenirs n’attendant qu’à être partagés
En peu de temps et avec l'accord de Fosca Gori, j’obtins une copie de ces documents, c’était comme s’ils m’attendaient. Ce que j’avais alors entre les mains dépassait largement tout ce que j’avais déjà pu trouver sur le sujet: plusieurs dizaines de photos de famille, de même que des cartes postales et des lettres. Elles étaient écrites en français et en italien par Maria Huxley et ses s½urs et avaient été envoyées ou remises à Julia Gori, la mère de Fosca qui s’occupait alors de “La Gorguette“ comme on l’appelait souvent.

Sans tarder, je pris contact avec Fosca elle même, une charmante grand-mère vivant désormais à Angoulême, et ensemble nous eûmes une longue conversation qui m’apporta les éclaircissements dont j’avais besoin. Elle me confia qu’entre l’âge de neuf ans et seize ans, elle se rendait presque tous les jours à “La Gorguette“ auprès de sa mère Julia qui y travaillait, ainsi que de son père qui s’occupait du grand jardin. Elle vivait au quotidien la vie de “La Gorguette“, il lui arriva même d’y dormir. Elle avait eu la joie de jouer avec des enfants anglais de son âge et d’avoir été le témoin privilégié du passage de ces étrangers illustres qui menaient une vie excentrique selon les critères de l’époque. Elle se souvenait très bien de l’homme de lettres sophistiqué qu’était “Monsieur Huxley“, de ses manières simples et de l’attention constante qu’il portait à sa femme qu’il adorait.
Fosca se souvenait du caractère exquis de Maria Huxley, de son sens de la compréhension, de sa profonde humanité, de l’intérêt réel qu’elle avait pour les gens et de l’amour sincère et sans bornes qu’elle portait à chacun des êtres qui partageaient sa vie. Fosca m’expliqua le lien tout particulier qui avait très tôt lié sa famille à la leur pendant la période la plus dure de la guerre, jusqu’aux retrouvailles heureuses et la disparition du couple à une dizaine d’années d’intervalle.

À une époque des plus difficiles de la guerre, Maria était toujours parvenue après maintes difficultés et par des voies souvent compliquées et souvent peu sûres à envoyer des colis de vêtements, de nourriture et de l’argent à sa propre famille mais aussi à celle des Gori. Cette aide ne cessa pas avec la guerre. Maria continua d’envoyer des subsides et d’écrire, tel cet envoi à la jeune Fosca qui venait juste de se marier alors qu’en France on manquait encore de tout:
[…] “Je t’ai expédié hier un petit colis contenant un peu de café, du chocolat, et des fruits secs. Ce n’est pas grand-chose, mais j’espère que dans votre petit ménage, cela apportera un peu de plaisir et vous rappellera une bien vieille amie qui vous souhaite tout le bonheur mérité par les promesses d’un bel avenir de travail, d’affection et de respect. Ta lettre me donne une si bonne impression que je me réjouis de vous trouver aussi heureux que des héros de légendes lorsque je rentrerai en France. […] Ton amie, Maria“.

Leur amitié dura jusqu’à la fin, quand les Huxley revinrent une fois de plus en France en 1953 pour ce qui devait être l’ultime visite de Maria qui souffrait déjà de la maladie qui devait l’emporter en février 1955. Fosca vivait encore dans le souvenir de ces rencontres exceptionnelles qui marquèrent sa vie de jeune fille et chérissait toujours ces photographies et ces lettres car elles personnifiaient Maria, un être de lumière qui l’avait marquée de façon inaltérable.
Université Nancy II © Gilles Iltis 2005

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